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{{Infobox Langage de programmation | nom = Perl | logo = | paradigmes = Objet, impératif, fonctionnel | année =
1987 | auteur =
Larry Wall | développeurs =
The Perl Foundation | dernière version = 5.10 (
18 décembre }}2007)
Perl est un langage de programmation créé par
Larry Wall en
1987 et reprenant des fonctionnalités du
langage C et des langages de scripts
sed,
Awk et shell (
sh).
Larry Wall donne deux interprétations de l'acronyme "PERL":
- Practical Extraction and Report Language ou langage pratique d'extraction et de génération de rapports
- Pathetically Eclectic Rubbish Lister ou collectionneur de déchets pathétiquement éclectiques
Ces noms sont des
rétro-acronymes.
L'association en charge du développement et de la promotion de Perl est The Perl Foundation. En France, les Mongueurs de Perl promeuvent ce langage, notamment via les Journées Perl.
Le nom
Initialement, le concepteur de Perl, Larry Wall, avait prévu de nommer son langage « pearl », d'aprés une parabole biblique se trouvant relatée dans l'évangile selon Saint-Matthieu (chapitre 13, versets 45 et 46). Malheureusement pour Wall, il existait déjà un langage de programmation dénommé PEARL -- pour la programmation multitache et temps réel. Finalement, Wall changea simplement l'orthographe pour arriver à « Perl ». Les significations diverses que l'on trouve de nos jours comme par exemple le
Practical Extraction and Report Language sont simplement des rétro-acronymes : des acronymes forgés a posteriori.
Le but
Perl est né du besoin de disposer d'un langage optimisé pour l'extraction d'informations de
fichiers textes et la génération de rapports. Avant la naissance de Perl, les traitements sur le texte devaient être faits au moyen de scripts
shell, en utilisant les programmes
Sed,
Awk,
Grep,
cut,
test et
Expr. Beaucoup de limites apparaissaient quand on utilisait cette programmation : format des données d'entrée pas toujours souple, difficulté de passer des données d'un processus à l'autre, lenteur due au lancement de multiples programmes (le coût du lancement d'un processus n'était pas négligeable), dépendance à une mise en oeuvre particulière d'une commande,
bogues intrinsèques à certains langages (awk ne différencie pas la comparaison de nombres et de chaînes de caractères). Perl regroupe et emprunte sa
syntaxe concrète à tous ces mini langages, dont le shell, en ajoutant une partie de la syntaxe du C et les fonctions des bibliothèques système en C.
Voici quelques-unes des devises qui lui sont couramment associées :
- There Is More Than One Way To Do It (TIMTOWTDI) qui pourrait se traduire par Il y a plus d'une façon de le faire : Perl propose tellement de bibliothèques et de fonctions que le programmeur trouvera souvent 3 ou 4 manières de réaliser une même opération.
- Perl : la tronçonneuse suisse des langages de programmation pour les même raisons.
- Perl : l'assistant idéal des administrateurs de système, la majorité des fichiers de configuration étant en texte sous Unix.
Sa souplesse autorise l'emploi de plusieurs modèles de programmation : procédurale, fonctionnelle et orientée objet.
Les moyens
Perl vise la commodité pour le programmeur (existence de raccourcis qui le font qualifier de langage « diagonal ») plutôt qu'un souhait esthétique d'architecture stricte (langages « orthogonaux »). Perl est un
Langage de script, très complet et
multiplate-forme, et a été qualifié de « ciment assurant la cohésion du web », étant le langage le plus populaire pour l'écriture de script CGI.
Perl est également capable d'exécuter des scripts 'in-process' dans un serveur web apache, grâce à l'extension mod_perl . Cette solution offre des performances équivalente à celles de PHP, voire de servlets Java.
Perl a un statut de Logiciel libre, distribué sous double licence : artistique et GPL. Perl est porté sur la plupart des systèmes d'exploitation mais excelle particulièrement en environnement POSIX (Linux, Mac OS X, Cygwin sous Microsoft Windows etc.) ; il devient populaire aussi sous Microsoft Windows (hors Cygwin) grâce à la facilité d'installation de la distribution gratuite ActivePerl (dont la version 5.8 permet l'usage de l'Unicode ou de l'interface graphique) et d'environnements de développement gratuits comme SciTE ou epic pour eclipse, ou commerciaux comme Komodo.
Depuis 2008, une troisième distribution de perl pour windows existe: strawberry , elle a pour but d'être plus proche de la distribution unix originale, avec un compilateur C.
Syntaxe et sémantique
Perl est un langage impératif dont la syntaxe est dérivée du langage C et des
shells UNIX. Comme en shell, le caractère croisillon (#) introduit un commentaire. La
Syntaxe de Perl est riche ce qui permet d'exprimer de manière concise des expressions qui, dans d'autres langages, nécessiteraient l'usage d'appel à des fonctions de bibliothèques . Mais on peut se restreindre initialement à un sous-ensemble du langage.
On décrit Perl généralement comme un langage typé dynamiquement. Cette caractérisation est incomplète car Perl est aussi typé statiquement mais comporte peu de types. En effet le premier caractère des identificateurs de variable est un caractère non Alphanumérique appelé sigil. Comme pour les shells Unix, le sigil dollar ($) dénote une variable Scalaire, le sigil arobase (@) désigne une variable tableau et le sigil pourcent (%) un Tableau associatif, aussi appelé hashage ou hash. Les tableaux peuvent être utilisés comme des piles ou des files.
Perl supporte des déclarateurs qui désignent la portée des variables déclarées :
<source lang="perl"> my $s = 'toto' ; # variable scalaire à portée lexicale local $level += 1; # variable scalaire avec une valeur à portée dynamique our @s = (1, $s, 3.14); # variable tableau globale au module courant </source>
Les sigils permettent de reconnaître les noms de variables dans des chaînes de caractères et d'interpréter ces variables.
<source lang="perl">
print "la variable toto vaut $toto";
</source>
Perl permet de construire facilement des structures complexes et composites. Là encore, beaucoup d'autres langages imposeraient l'appel explicite de constructeurs d'instances.
<source lang="perl">
my %a = ( clef1 => , clef2 => );
</source>
Le module XML::Literal disponible sur le CPAN permet de supporter des littéraux de type XML de manière similaire à l'extension normalisée E4X d'ECMAScript.
Le langage Perl est en constante évolution mais avec un soin tout particulier au maintien de la compatibilité descendante.
La version 5.10
La dernière version majeure de Perl, la 5.10, inclut des fonctionnalités inspirées par le futur Perl 6 comme une structure de contrôle
switch beaucoup plus puissante que celle de C, et les captures nommées pour l'opérateur
match. L'effort de conception de Perl 6 débouche donc déjà sur une vigueur renouvelée de Perl 5.
L'avenir à moyen terme
Perl 6 est en cours de développement. Il tournera dans la
Machine virtuelle Parrot.
Le développement de Parrot a atteint une étape critique au début de l'été 2006 avec la mise en oeuvre du système de règles Perl 6 ce qui permet de s'affranchir d'outils externes comme yacc ou lex.
En parallèle, Audrey Tang, aidée d'un petit groupe, développe un Interpréteur Perl 6 en Haskell nommé Pugs. Cette mise en oeuvre permet de valider et d'affiner les spécifications et d'écrire et faire tourner des jeux de tests.
De nombreuses fonctionnalités mises en oeuvre par des bibliothèques en Perl 5 seront disponibles nativement en Perl 6. Ainsi l'Analyse syntaxique sera intégrée dans le moteur d'expressions rationnelles. Aujourd'hui un analyseur LALR peut s'écrire par le module Parse::Yapp, clone de yacc. Parse::RecDescent est un module qui permet l'écriture d'un analyseur récursif descendant.
L'intégration dans l'existant
Les programmes Perl sont intégralement portables entre
GNU/Linux,
Mac OS X (ou autre
UNIX) et
Windows malgré les désignations de fichiers différentes de ces systèmes (Perl remplace tout seul si besoin les « / » par des « \\ »). Un exemple du champ d'action de Perl est son utilisation comme script CGI pour faire tourner
Wikipedia jusqu'en
Janvier 2002. Il constitue en effet un bon langage de
Prototypage.
Perl permet l'usage du moteur d'interface graphiques Tk pour effectuer des entrées-sorties conformes à l'état de l'art. On désigne parfois l'ensemble sous le nom générique Perl/Tk. L'extension Tk est intégrée à ActivePerl depuis la version 5.8 du langage.
Des interfaces graphiques autre que le vieillissant Tk sont supportés par des bibliothèque de CPAN.
TkZinc [#] apporte un look rajeuni de Tk. PerlQt [#]supporte Qt 3.x. Gtk2 [#] supporte Gtk 2.x. wxperl [#] supporte WxWidgets. wxWidgets a l'avantage de fournir le look natif du système de fenêtrage utilisé. Sous Mac OS X, CamelBones [#] donne accès à l'API de Cocoa.
Les ressources
Plus de 15 millions de lignes de modules Perl d'utilisation libre, allant des mathématiques avancées aux connexions aux
bases de données, en passant par les réseaux, la simulation d'un calculateur quantique et bien davantage, peuvent être téléchargées depuis un réseau de sites appelé CPAN :
Comprehensive Perl Archive Network.
Le mécanisme
Perl5 est un langage dont la nature hautement dynamique rend assez floue la distinction entre les phases de
compilation et d'exécution. De plus, la phase de compilation ne génère pas un
Bytecode comme c'est le cas de beaucoup d'autres langages interprétés, mais un arbre syntaxique (AST,
Abstract Syntax Tree).
En pratique, Perl commence par traduire le Code source, instruction par instruction, en AST, qui est par la suite optimisé. Si des instructions sont situées dans un bloc spécial comme BEGIN ou CHECK, elles sont exécutées dès leur compilation (et donc avant que le reste du code source soit compilé). C'est le cas en particulier des modules chargés par l'instruction use. L'AST en lui-même est un peu plus élaboré qu'un AST usuel car il contient déjà les chemins d'exécution. Lors de la phase d'exécution, l'interpréteur suit donc les chemins présents dans l'AST et exécute les instructions restantes.
Pour plus de détails sur ces blocs et leur ordre exact d'exécution, consulter la section BEGIN, CHECK, INIT and END de perlmod.
Contrairement à ce que certains peuvent croire, Perl5 n'utilise donc à aucun moment de bytecode. Le projet de compilation en bytecode commencé lors de Perl 5.005 par Malcom Beattie n'a jamais totalement abouti, n'a jamais été vraiment fonctionnel, et sera donc probablement retiré de Perl 5.10. Ce n'est toutefois pas une grande perte car l'arrivée de Parrot offre une solution qui, si elle n'est pas encore fonctionnelle, sera clairement plus stable et plus pérenne.
La compilation de Perl6 passe par le moteur de règles (l'équivalent plus avancé des expressions rationnelles actuelles), qui produit un AST classique. Celui-ci est ensuite transcrit dans un autre langage, par défaut le bytecode Parrot. Le compilateur expérimental Pugs permet de transcrire l'AST dans des langages aussi variés que Perl 5, Parrot, JavaScript, Haskell. Dans le cas du bytecode Parrot, celui-ci est exécuté par la Machine virtuelle du même nom, qui dispose de plusieurs modes de fonctionnement internes, dont un système de compilation à la volée pour offrir les performances maximales sur chaque architecture hôte.
Exemples de code
Certaines personnes affirment avec
Humour que Perl veut dire 'Pathologically Eclectic Rubbish Lister' (
collectionneur pathologique de déchets variés) à cause de l'utilisation intensive de caractères spéciaux chargés de sens dans la
Syntaxe du langage, comme on peut le voir dans cet exemple de programme:
<source lang="perl">
# Un exemple de programme en Perl
$message = "À l'endroit : 'camel'.\\n";
print $message;
$message =~ s/endroit/envers/;
$message =~ s/('\\w+')/reverse($1)/e;
print $message;
exit 0
</source>
et sa sortie à l'écran :
<source lang="text">
À l'endroit : 'camel'.
À l'envers : 'lemac'.
</source>
Les troisième et quatrième lignes de cet exemple montrent l'usage d'expressions rationnelles.
Ces caractères spéciaux sont liés à la puissance de traitement de Perl :
- scalaires désignés par $ : $nom = "Toto"; $z=3;
- tableaux désignés par @, indexés par [] : $nom[95] = "Val d'Oise"; (le 96e élément du tableau est comme les autres un scalaire!)
- tableaux associatifs, ou hashs désignés par %, indexés par {} : $code{"Val d'Oise"} = 95; (leurs éléments sont des scalaires aussi)
Faux amis
Certains mots ont un sens différent en Perl que celui dans la littérature non Perl. Pour chaque mot, nous donnons le nom français, le nom anglais entre parenthèses, et la définition en terme du vocabulaire du wikipédia.
- Une fonction (function) est une fonction prédéfinie par le langage.
- Une routine, aussi appelée sous-routine, (subroutine) est une fonction définie dans le programme ou une bibliothèque utilisée.
Aspects communautaires
Perl a une base d'utilisateurs vaste et diversifiée. Pour plusieurs types d'utilisateurs du langage, c'est d'ailleurs leur seul point commun. Les administrateurs système en sont friands, les développeurs en apprécient la concision et la puissance, des linguistes et des biologistes - habituellement peu enclins à se pencher sur le code - l'utilisent comme langage de référence dans leurs applications métiers. Perl est particulièrement apprécié en
Bio-informatique où les programmes font l'objet de remaniements constants.
La base CPAN regroupe et met gratuitement à la disposition des utilisateurs de Perl du monde entier 15,4 millions de ligne de code (juillet 2004) sous forme de modules Perl et de synopsis montrant comment les mettre en oeuvre. L'effet boule de neige est indiscutable. La Synergie aussi.
Trivia
On écrit généralement le nom de ce langage avec un
P majuscule pour désigner le langage et un
p minuscule en parlant de l'
Interpréteur : « seul perl analyse correctement Perl. » Une conséquence est qu'un système de coloration syntaxique d'un programme Perl devrait utiliser l'interpréteur perl pour être totalement correct. En pratique, des modules pur Perl comme
Perl::Tidy et
PPI arrivent à comprendre correctement la majeure partie du code courant.
Un canular organisé par l'équipe de direction de l'éditeur O'Reilly avec la complicité de Larry Wall et Guido van Rossum (avec annonce d'un livre imaginaire dont l'annonce donnait le fac-simile) a annoncé à une époque la fusion en un langage unique nommé aussi Parrot de Perl 6 et de Python, à la grande panique de certains aficionados des deux langages.
Compte-tenu du rôle qu'a eu Perl dans le développement de la « nouvelle économie », une boutade prêtait à la mairie de New York l'intention de rebaptiser Wall Street du nom de son inventeur, ce qui aurait au moins le mérite de ne pas entraîner du tout de frais pour le contribuable !
Logiciels écrits en Perl
- Diverses bibliothèques couvrent le continuum des systèmes de gestion de contenu, des wikis et des blogs. Perl est au coeur de sites comme Slashdot, Everything2, Kuro5hin, LiveJournal
- SVK est un système de gestion de version de code. C'est une extension de Subversion
- Blosxom (prononcer «blossomme») est un logiciel de Blog et un système de gestion de contenu
- Sympa, gestionnaire de listes de diffusion
- Webmin, logiciel de configuration d'une machine via une interface web
- Drakconf, le système interactif de configuration de Mandriva
- Urpmi, le gestionnaire de packages de Mandriva, ainsi que l'installeur et les outils de configuration sont tous écrits en Perl
- Mioga, outil de travail collaboratif
- Rational : ClearCase (gestion de configuration), ClearQuest
- Des robots IRC sont écrits en Perl (infobot) ou proposent des interfaces Perl (eggdrop)
- Koha, Premier SIGB sous licence libre
Annexes
Bibliographie
Généralités
- Larry Wall, Tom Christiansen et Jon Orwant (2001), Programmation en Perl, ISBN 2-84177-140-7
Applications
- James Tisdall, Introduction à Perl pour la bioinformatique, O'Reilly, ISBN 2841772063
Voir aussi
Références
Liens externes
Ressources majeures
Divers